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Actualités

La BD libanaise en plein essor

Les talents du pays du Cèdre s'expriment en image

©Jorj Abou Mhaya, Madīnah mujāwirah lil-ard, Dar Onboz

Depuis 2007, la bande dessinée libanaise fait preuve d’un grand dynamisme et accouche de talents reconnus : « Mourir, partir, revenir »,  de Zeina Abirached, « Beyrouth  juillet-août 2006 » de Mazen Kerbaj.  C’est aussi cette année que les éditions de l’ALBA ont commencé à publier les travaux des étudiants bédéistes. La revue Samandal dont le  n°13 vient de paraitre, est très dynamique dans ce domaine. Signalons que « Sarab », la première BD interactive du monde arabe est libanaise: http://www.sarab.co/

Nadim Tarazi évoque l’univers de Jorj Abou Mhaya dans un papier publié  dans  l’Agenda culturel du Liban : » 2012 sera sans doute l’année de Jorj  Abou Mhaya, dont la première partie de Madīnah mujāwirah lil-ard (’Une ville voisine de la terre’) vient d’être publiée par Dar Onboz.

©Jorj Abou Mhaya, Madīnah mujāwirah lil-ard, Dar Onboz

On est immédiatement plongé dans un monde particulier. Abou Mhaya a le  talent évident de créer une ambiance. La  première planche annonce la catastrophe qui se prépare. La deuxième nous ramène au quotidien ’normal’ de Farid Tawil dans un Beyrouth – clairement mentionné – étrange, alors que le titre suggère un léger décalage et que la Terre apparaît plus d’une fois dans un ciel sombre et menaçant.

Tandis que le basculement s’opère au détour d’une page – où, rentrant du travail, Farid découvre que sa maison a disparu –, le décalage s’impose petit à petit, le temps pour le protagoniste, et pour nous avec lui, d’assimiler les chamboulements qui bouleversent sa vie. Tout cela est extraordinairement rendu par un très beau dessin en noir et blanc, détaillé, précis et en même temps onirique. On ne s’arrête pas au fait que le sujet ne soit pas original ; on n’est pas ralenti par des dialogues par moments un peu bavards. On est scotché par le cauchemar (c’est lui qui le répète) que vit cet employé banal malgré son prénom (qui signifie ’’unique’’). Il semble avoir tout perdu. Tous ses repères ont disparu. Il se déplace dans une sorte de Gotham avec un Batman transformé en ministre de l’Intérieur… L’issue ? La folie ? C’est ce que nous fera découvrir la deuxième partie qui, nous l’espérons, ne devrait pas tarder.

Après avoir publié Léna Merhej en 2007 – décidément année charnière – Dar Onboz se met-il sérieusement à la BD? »

©Jorj Abou Mhaya, Madīnah mujāwirah lil-ard, Dar Onboz