C’est dans un climat de révolte sociale, que paraît le premier numéro de la revue trimestrielle « toktok », en janvier 2011. A l’initiative de Shennawy, un collectif d’artistes (auteurs, dessinateurs, caricaturistes) s’était réuni quelques mois plus tôt avec le désir d’utiliser le langage de la bande dessinée pour raconter des histoires qui résonnent avec la réalité quotidienne de l’Egypte contemporaine, dans un style réaliste et vivant. D’où le choix de l’onomatopée toktok, du nom des charriots tricycles à moteurs utilisés dans les quartiers populaires du Caire. La revue trimestrielle met en scène des anti-héros qui évoluent dans des histoires aux influences variées, du comique au tragique. Les 5 dessinateurs Shenawwy, Makhlouf, Andil, Hisham Rahmah et Tawfik qui ont fondé la revue ont été rejoints par d’autres dessinateurs et scénaristes.
La démarche empruntée pour l’impression, l’édition et la distribution se veut expérimentale. Ainsi, le choix de l’auto édition permet de bénéficier d’une grande liberté d’expression, mais le contact avec de grandes maisons d’édition ou des chaînes de librairie permet au collectif de s’appuyer sur des grands réseaux de distribution. Le collectif entretient aussi un lien privilégié avec de petits distributeurs : petites librairies, cafés.