Les acteurs de la chaîne du livre font face aujourd’hui à deux changements majeurs : la mondialisation et la transition numérique. Pour faire face à ces nouveaux défis, transbook organise des rencontres, conférences, master classes et forum créatifs, dans les différents pays.
Piloté par le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, ce projet européen fédère, pour une durée de 4 ans, 6 autres partenaires européens qui organisent des salons ou accompagnent des professionnels du secteur, dans leur pays d’origine.
Il s’agit de stimuler l’innovation dans la création comme dans le modèle économique. L’objectif est aussi d’encourageant la création d’un réseau de professionnels… autant d’ingrédients qui pourront contribuer à inventer la littérature jeunesse du XXIe siècle.
Ainsi, la conférence du 28 novembre 2014 s’interrogeait sur les nouvelles formes de narration. Parmi les nombreuses influences des jeux vidéo et des technologies numériques sur l’éducation et la narration ; l’impact majeur est celui de l’interactivité.
Cette réflexion se poursuit le 4 juin 2015, avec la master classe intitulée « création en numérique et en papier : quelles contraintes, quels défis » a rassemblé à la Fonderie de l’image, illustrateurs et auteurs venus exposer leurs projets de création dans lesquels l’écriture joue avec les possibilités de l’interactivité.
Modes de narration non linéaires
Pour Etienne Mineur co-fondateur du studio d’invention « volumiques », le livre, objet de design parfait utilisé depuis 500 ans, n’est pas prêt de mourir. Le plaisir du papier est irremplaçable. Il s’agit plutôt de le faire percuter avec des technologies nouvelles pour stimuler la créativité et renouveler les formes d’écritures. Par exemple, l’utilisation de la tablette, à l’horizontale, invite à une lecture partagée. Avec ou sans le numérique, il s’agit de raconter des histoires de manière différente. Déjà dans les années 1970, « les livres dont vous êtes le héros » jouaient avec l’interactivité. Julie Stephen Chheng, propose à l’utilisateur de pénétrer dans des univers pleins de poésie, par des livres dépliables, ou des assemblages découpés qui se prolongent parfois au travers d’applications.
Cette narration non linéaire suppose le plus souvent un mélange de disciplines et de compétences et stimule l’imagination des artistes…
Recherche du modèle économique
Reste le problème de la production. Par exemple, dans le cas des applications pour téléphone ou tablette, bien souvent, les utilisateurs ne sont pas prêts à payer les applications qu’ils utilisent. Or une application coûte cher à concevoir. Pour compenser ce manque à gagner, les éditions volumiques ont trouvé un modèle économique : vendre un objet tangible (petit livre ou objet annexe) qui donne accès à l’application et justifie le prix de vente : « on finance ce qui coûte cher, par ce qui ne coûte pas cher ».
Un autre obstacle à l’émergence de ces nouvelles formes hybrides se situe dans la chaîne du livre elle même. Les créateurs observent une certaine méfiance chez beaucoup de maisons d’édition et de libraires, qui ne sont pas habitués à cet univers. Souvent, les producteurs audio-visuels sont plus ouverts aux projets transmédia. Et le contact direct avec le public montre que petits et grands se prennent facilement au jeu pour devenir le héros de l’histoire…
Pour en savoir plus : Transbook : http://transbook.org/